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En entrée, la compétition de tennis à Roland Garros. Plats de résistance : le Tour de France et les Jeux Olympiques. Pas forcément du goût de la ménagère de moins de 50 ans mais alors, pour Monsieur, c’est le pied ! Car pour bon nombre de nos concitoyens, ce fut, ce mois d’août, l’occasion de s’adonner au sport national le plus prisé des Français et peut-être même des Françaises à savoir le décompte des médailles obtenues lors de ces dernières Olympiades. Une véritable religion : résonnez musettes et jouez hautbois avec rituels, cierges et prières. 

Si le sport n’est plus qu’une comptabilité réductrice perdue entre la statistique, l’encaustique et la sarcastique, les J.O. peuvent alors se résumer dans un tableau faisant fi des résultats obtenus par des athlètes qui pour une peccadille termineront à la quatrième place après avoir remporté un formidable combat contre eux-mêmes. 

Malheur aux vaincus : broyés, laminés les loosers, les détenteurs de médailles en chocolat, en bref, ceux qui ont obtenu la place du c…

Pourtant, voilà un athlète qui aurait mérité la plus belle. Pour avoir participé dans la cour des grands, malgré son handicap l’obligeant à courir le 400 m. avec ses prothèses en place et lieu de jambes, le Sud-Africain Oscar Prétorius s’est frotté au monde des valides, faisant taire les lazzis et ranger les sarbacanes à sarcasmes. Respect pour ce garçon, heureux d’avoir été accepté dans un milieu réticent il y a peu à le voir s’aligner dans ces jeux. 

C’est historique et héroïque. Et l’émotion qu’il a créée, n’est-ce pas mieux qu’une médaille ? 

Michel Corsini