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Les travaux de modernisation de la station d’épuration ont été rondement menés et sont maintenant terminés depuis quelques mois. Subventionnés à 60 % (35% département, 25% Agence de l’eau), ces aménagements rendent la station plus performante et plus conforme aux exigences environnementales.

La filière utilisée, et dont nous allons succinctement décrire le principe, est la filtration verticale sur lits plantés de roseaux. 

Le traitement des eaux usées « sur filtres plantés de roseaux » consiste à faire circuler les effluents domestiques « préalablement dégrillés » dans un bassin dans lesquels on a pris soin de créer, grâce à des minéraux (graviers et sables) et des végétaux (roseaux) un milieu extrêmement favorable à l'activité épuratoire. Le dégrillage et le tamisage permettent de retirer de l'eau les déchets insolubles tels que les branches, les plastiques et autres lingettes, etc. En effet, ces déchets ne pouvant pas être éliminés par un traitement biologique ou physico-chimique, il faut donc les éliminer mécaniquement.

La station dispose de six bassins qui sont alimentés en alternance (une semaine sur deux) pour permettre un développement optimal du processus épuratoire. Chaque bassin est alimenté en plusieurs points au-dessus de la surface, de manière à obtenir une répartition homogène de l’effluent sur le bassin. 

Autour des racines des roseaux (rhizosphère), se développent de grandes populations de bactéries qui débarrassent les eaux usées de leurs impuretés en les transformant en molécules inoffensives. Les roseaux poursuivent leur croissance même en hiver et leur système racinaire très dense assure le fonctionnement permanent de la station d'épuration.

Lestelle-Bétharram - Station d'épuration  - Travaux de modernisation

L’oxygénation du lit, nécessaire au développement des bactéries, est assurée par le mouvement des roseaux sous l’effet du vent et par l’apport des roseaux eux-mêmes qui ont la propriété de transporter, en grande quantité, de l'oxygène depuis leurs feuilles vers leurs racines. Toute une population de bactéries, champignons et autres micro-organismes se concentre ainsi autour de la racine : on estime que les bactéries, dans cette zone privilégiée sont 10000 fois plus nombreuses que dans un sol nu. Enfin, les roseaux offrent également une protection contre les faibles températures et protègent les bactéries contre l’action des rayons ultraviolets du soleil, qui sinon les tueraient.

Les effluents perdent par filtration jusqu'à 90% de leurs matières en suspension en traversant la couche de granulats. Les boues sont déshydratées et compostées sur place par l'action conjuguée des bactéries et des plantes. Leurs volumes diminuent très fortement et le résidu est transformé en terreau qui s'accumule très lentement (1 cm par an) sur la surface des filtres. Les interventions humaines sur ces bassins sont ainsi réduites à un fauchage annuel des roseaux et à l’enlèvement de la matière résiduelle sur les filtres tous les 10 ans.

Dernier point et non le moindre, cette station écologique qui fonctionne comme un marais naturel, ne requiert que peu d'énergie et ne crée surtout aucune gêne sonore, visuelle ou olfactive pour les riverains.

Alain Graciaa