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Certaines charges ou fonctions ont disparu mais d'autres perdurent :

Le valet commun ou mande commun

Il avait pour fonction de mander les assemblées et d'autres objets nécessaires pour le service de la municipalité". C'est ainsi que le 2 janvier 1793, An II de la République fut nommé à l'unanimité du conseil général (conseil municipal d'aujourd'hui) Jean DOUCETTE (Voir document 1).

Son salaire s'élevait à vingt cinq livres par an. Plus tard, l'attribution du poste se fit par "la voye au rabais" ; c'est encore J. DOUCETTE qui, offrant soixante livres au lieu de soixante et une proposées par Jean GUIRAUTE, fut maintenu dans sa charge et ce jusqu'en 1807. Il arrivait fréquemment que ce service fût cumulé avec celui de garde de cochons ou de garde champêtre.

Le garde de cochons

Sa nomination dépendait aussi du conseil général et avait lieu en début d'année dans la Maison commune où s'étaient rassemblés tous les citoyens actifs. En quoi consistait son travail?
Chaque matin, il devait prendre en charge, sur la place St Jean, les cochons amenés par leurs propriétaires, et, chaque soir, les dits cochons étaient remis à leurs détenteurs, avertis par le son du cor.
De Janvier à Pâques, la garde s'effectuait de huit heures du matin jusqu'à quatre heures du soir et de Pâques jusqu'à la fin de l'année, de six heures du matin à six heures du soir et ce pour et moyennant une mesure de "millocq bon et marchand pour chaque cochon payable à la fin de l'année pour chaque particulier". En contrepartie, le gardien "promet et s'oblige de garder les cochons avec tout le soin dont il est capable ..." En effet au cas où un cochon "aurait pris mal par le défaut de sa conduite", le citoyen lésé pouvait prélever sur la rétribution du gardien la valeur du cochon, valeur estimée par deux experts choisis par la municipalité.
En l'an VI de la République, la nomination de garde des cochons fut mise en adjudication et ce jusqu'en 1876, mais sa rétribution ne s'effectuera plus en "millocq" mais en argent jusqu'à 3.50 F par tête.

Le garde champêtre

On en trouve mention, en avril 1793. C'est le citoyen Jean FONTARRABIE qui a la charge de "garde de bois" pour la somme de deux cent septante cinq livres. Mais, conformément à la loi du neuf Floréal de l'an Il, le Conseil municipal réuni en session extraordinaire, doit procéder à la désignation d'un garde champêtre et forestier, pour veiller à la conservation des grains, fruits, récoltes et bois situés sur le territoire de la commune. Arnaud GRAClAA, tisserand fut choisi. Il lui était payé la somme de soixante francs par an à lui, "de faire exactement des rondes et tournées tant le jour que la nuit dans les limites de la commune et généralement dans toutes les pièces des particuliers et communaux, bois, labourables; de venir faire devant le maire ou le juge de paix du canton, le rapport des délits et contraventions qu'il aura trouvés ..."
Ainsi que le prescrivait la loi, l'impétrant était tenu de se présenter devant le conservateur des Eaux et Forêts du département pour être confirmé dans la fonction et de prêter serment devant le juge de paix.
Furent successivement gardes champêtres, Jean ESDOURUBAIL, Jacques MENOU 2ème né. Puis la Commune, estimant que la paye du garde est trop élevée, décide de supprimer le poste pour le rétablir cependant deux ans plus tard. Hélas pour lui, le nouvel élu fut destitué par le Conseil municipal considérant "que les propriétés communales et particulières étaient dévastées par la négligence du garde qui, au lieu de faire de fréquentes tournées pour empêcher les délits, va chez les uns et les autres travailler à la journée" (Etant forgeron de son état, il allait rendre quelques menus services!!)

Les émoluments de garde champêtre étaient souvent cumulés avec ceux de mande commun pour une somme de 100 F à 90 F/an (1811-1812). Ce traitement étant peu motivant, pour encourager le garde "à faire son devoir, la commune lui octroyait 2 Francs par procès verbal dressé (les 2F étaient payés par les "délincants) ".
Il arrivait aussi à la Commune de surseoir au paiement du salaire de ses employés: en 1822 l'ancien garde MENOU réclame le règlement du dernier trimestre de 1810 et, deux mois et 10 jours de 1811....
Et la fonction existe toujours......

Le régent, la régente

Eh oui, ils furent les commis de la Commune avant d'être ceux de l'Etat.
Nous trouvons en effet, le 22 avril 1793, an II de la République, le nom du citoyen MENOU employé comme "régent et secrétaire greffier". Il lui est attribué, par le corps municipal, une avance de soixante livres sur ses appointements de l'année courante. A la fin de la même année, nous pouvons lire les précisions suivantes: "les gages du régent commun demeurent fixées à la somme de trois cent livres pour l'année... et ceux de secrétaire greffier à la somme de cent cinquante livres pour l'année... soit la somme totale de quatre cents cinquante livres prise de la bourse communale…Ce traitement était versé deux fois par an, tous les six mois"
Quelles étaient ses obligations de service?
Le dit MENOU "devait s'obliger de faire deux classes chaque jour à l'exception d'un jour par semaine et en outre de faire toutes les écritures ordinaires et extraordinaires qui regardent la Communauté ainsi que de chanter à l'Eglise autant qu'il lui sera possible... "

Par la suite, ce pauvre instituteur se plaint de n'avoir point été payé d'une part pour le papier qu'il a fourni à la Communauté et d'autre part parce qu'il n'a perçu qu'une partie de ses gages. Il dut renouveler sa demande quelques mois plus tard, la Communauté étant toujours débitrice de la somme de quatre cent quatre vingt sept livres dix sous.
Pour satisfaire à la réclamation, le Procureur de la Commune fut chargé de demander l'autorisation de vendre "les chênes communaux vermoulus menaçant de dépérir, jusqu'à concurrence de 487 livres dix sous -" Le citoyen MENOU finit par démissionner de son poste de secrétaire greffier.

L'an IX de la République, le Conseil municipal doit délibérer et choisir un maître d'école qui "réunisse les talents suffisants pour remplir à la fois les fonctions de maître d'école et de secrétaire ". Sans doute l'a-t-on déniché mais on n'en trouve pas trace dans les archives!

Par contre (voir document 2), le sieur FONTARRABIE Roch natif de Lestelle, âgé de 45 ans est autorisé provisoirement à exercer les fonctions d'instituteur primaire. Puis vient Jean GUIRAUT né à Lestelle : il est titulaire du Brevet de Capacité pour l'enseignement primaire.

Le traitement perçu par les maîtres provenait pour une part du versement mensuel effectué par les élèves (1 F pour ceux sachant lire et écrire, 0.50 F pour les autres) et pour l'autre du traitement fixe versé par la Commune de l'ordre de 150 F/an. L'école recevait également des enfants "indigents", et pour "encourager de plus en plus les instituteurs et l'institutrice à continuer leurs soins à l'égard de leurs élèves", la Commune vota une somme annuelle de 100 F pendant cinq ans ainsi réparties :

40 F à l'instituteur communal
40 F à l'institutrice
20 F à l'instituteur libre

Qu'advint-il de l'instituteur communal en 1831 ?
Toujours est-il qu'il fut remplacé par l'instituteur libre, le Sieur BOURDILA (voir document 3 et document 4)...