Evolution d'une tradition à travers les âges !
Le cimetière de Lestelle ne laisse pas indifférent les lestellois et les lestelloises qui veulent conserver ce lieu dans un état de propreté, par respect pour leurs proches et leurs aïeux qui y reposent en paix. Mais connaissez-vous 1 'histoire des cimetières à travers les époques?
Rompant avec la culture des romains et avec cette coutume d'alors, qui consistait à repousser hors les murs les lieux de sépulture, les laissant hors de la cité, dans des nécropoles, le catholicisme sur lequel la société française s'est fondée, accepte l'inhumation en sites urbains et même, dans certains villages, dans l'annexe même de l'église: le cimetière.
Sous l'Ancien Régime, le principe de l'égalité dans la mort y étant appliqué, les défunts gagnent la fosse commune, ce qui pousse souverains, dignitaires ecclésiastiques, seigneurs et bourgeois fortunés à forcer les portes de l'église pour être inhumés à l'intérieur.
Les cimetières sont jusqu'au milieu du XVIIème siècle des lieux clos et fermés au public, situation rendue nécessaire pour lutter contre les épidémies.
Ainsi la révolution des cimetières se produit dans le dernier quart de ce XVIIème siècle: les cimetières paroissiaux sont progressivement fermés. De nouveaux espaces sont consacrés à l'inhumation des morts.
En 1776, une ordonnance royale interdit définitivement cette pratique dans les églises, mais autorise l'acquisition à titre onéreux d'emplacements particuliers dans les cimetières avec la possibilité d y élever des monuments. A partir de cette date, le cimetière n'est plus le lieu de dépôt des corps mais devient un lieu de commémoration.
La seconde étape se situe à la Révolution où la propriété et la gestion des cimetières sont retirées à l'Eglise et confiées aux communes dès 1790. En 1801, Napoléon confirme cette décision et l'assortit d'une nouvelle réglementation funéraire.
Dorénavant, les cimetières sont ouverts au public. Ils sont situés aux portes de la ville, renouant ainsi avec les principes des Romains. Soumis au principe d'égalité, tous les citoyens doivent y être enterrés, la seule nuance concerne le droit à l'individualisation.
Jardin des morts, le cimetière désormais embelli grâce à des compositions florales et paysagères, devient quelquefois un espace d'agrément pour les vivants: le très célèbre cimetière parisien du Père LA CHAISE, est considéré comme le premier des grands jardins de la capitale, un demi-siècle avant la création des parcs du Second Empire.
Les tombes ne portent au tout début du XIXème siècle aucune trace de recherche artistique ou architecturale. Modestes, elles ne comportent qu'une dalle de pierre couchée ou levée. Rapidement, dans les dix années qui suivent, les créations dues à l'imagination de 1 'homme apparaissent. Mausolées, sarcophages à l'imitation du tombeau de SCIPION à Rome. Bustes du défunt en marbre, bronze ou calcaire, stèles, colonnes, cryptes, chapelles fleurissent dans tous les cimetières français durant le XXème siècle.
Maintenant, chacun prévoit les termes de son grand départ, héritant de la sépulture familiale (concession à perpétuité), ou achetant une concession trentenaire ou pour 15 ans. Rarement, un monument funéraire est érigé. Rarement aussi, un emblème est apposé sur la dalle, symbole choisi de son vivant par le feu. Pour nos générations préparées par notre société de consommation à l'inexorabilité de la fin de vie, la mort est considérée comme un acte de vie.
Principaux symboles trouvés dans les cimetières :
- Anneau: fidélité
- Arbre de Judée: ses fleurs apparaissent dès le début du printemps, il est synonyme de nouvelle jeunesse.
- Arbre de vie ou Thuya: vivez pour moi.
- Arc-en-ciel: unit le ciel et la terre
- Cèdre: symbole d'immortalité
- Cercles: éternité, immortalité
- Croix: symbole cosmique antérieur au christianisme, union des forces contraires, rencontre des voies horizontales et verticales donnant les quatre directions du monde.'
- Evangile ouvert : amour divin
- Flèche: symbole de la prière qui perce le ciel pour monter jusqu'à Dieu. Livre: érudition, dignité, sagesse.
- Main: autorité, puissance, action, mais aussi protection
- Olivier: symbole de paix
- Pomme de pin: sagesse
- Sablier: l'éternité
- Soleil et Tournesol: jeunesse, espérance, vérité
- Trèfle: repos complet, trinité mais aussi revanche, représailles
Vase: autorité, charité, piété, tempérance