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- Publication : 1 septembre 2012
Le 14 septembre, l'Eglise fête la Croix glorieuse du Christ. La solennité prend toujours à Bétharram un relief particulier : depuis plusieurs siècles, dans ce lieu de pèlerinage marial, la dévotion à la Vierge est étroitement associée à celle du Christ, Sauveur par la Croix.
Deux grandes figures de prêtres, Hubert Charpentier et Michel Garicoits ont à la fois restauré la chapelle de Notre-Dame, et engagé la création ou la restauration d’un autre sanctuaire, le Chemin de Croix évangélique qui fait revivre en 15 stations la Passion et la Résurrection du Christ.
Au XVIIème siècle, la création d'un calvaire monumental par Hubert Charpentier, artisan de la Réforme catholique, prend sa source dans le récit du« miracle de la croix ». En 1616, l'évêque d'Auch, Mgr de Trapes avait planté une grande croix de bois au sommet de la colline qui domine le gave.
Selon l’historien Pierre de Marca, en septembre de la même année, quelques habitants du village voisin de Montaut virent la croix soudainement renversée par terre et quelques instants après relevée dans un halo de lumière éclatante. A son arrivée à Bétharram en 1621, Hubert Charpentier convaincu de la véracité de l'évènement, plantait 3 grandes croix sur le lieu du miracle et concevait le projet d’un chemin, à flanc de colline, bordé de stations où seraient représentés les principaux mystères de la Passion. Il en commença la réalisation avant d’être appelé en 1634 par la nièce de Richelieu, la duchesse d’Aiguillon, pour créer près de Paris le Calvaire du Mont Valérien. Les travaux du Calvaire de Bétharram se terminèrent seulement au début du XVIIIème siècle. Quelques décennies plus tard, la Révolution française la ravageait entièrement, seule la statue du Christ de la Flagellation, actuellement dans l’église, échappa aux destructions.
Au XIXème siècle, la restauration des Sanctuaires de Bétharram fut l’œuvre de Saint Michel Garicoits (1797-1863). Nouveau Charpentier, il entreprit le relèvement du Calvaire et fit appel au jeune sculpteur parisien, Alexandre Renoir. Celui-ci travailla sur place et exécuta, de 1840 à 1845, des grands bas-reliefs de plâtre pour huit stations. Interrompus pour des raisons financières, les travaux ne reprirent qu’en 1867. Le Calvaire fut inauguré en 1873 dans l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui : une suite de 15 blanches chapelles égrainées sur la colline boisée, au décor riche et foisonnant, inspiré de l’art roman.
En ce début du XXIème siècle, malgré l’entretien courant assuré par les Pères de Bétharram, de graves dégradations au niveau des couvertures des chapelles, de la stabilité des maçonneries nécessitent des travaux importants. Le coût en a été estimé, des subventions sont attendues (le Calvaire est inscrit aux Monuments Historiques depuis 2001) ; elles ne suffiront pas, et l’association des Amis des Sanctuaires de Bétharram compte sur la générosité ‘’des pèlerins’’ et de tous ceux qui sont sensibles à la beauté de ces lieux chargés d’histoire et de sainteté.
Anne-Christine Bardinet, Responsable de la CDAS