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- Publication : 18 avril 2016
Quelques chiffres révélateurs
A l’échelon de la planète, la quantité de pesticides utilisés a été multipliée par un facteur 25 entre 1950 et 2000. La France est le premier producteur et consommateur européen de pesticides. Elle est sur le plan mondial, le deuxième producteur et le quatrième consommateur avec environ 100 000 tonnes de matière actives utilisées chaque année. Sur ce tonnage, environ 90% sont destinées à l’agriculture, 2% aux jardins amateurs et 8% aux collectivités, administration (DDE) et SNCF. Quand on sait qu’un gramme de molécule peut rendre 10 millions de litres d’eau potable impropre à la consommation, il est clair que ces chiffres font froid dans le dos !
La loi Labbé, votée le 6 février dernier, interdisait initialement d'utiliser des pesticides pour les collectivités à partir du 1er janvier 2020. Par un amendement au projet de loi sur la biodiversité, le Gouvernement a avancé cette échéance au 31 décembre 2016. À cette date, les communes ne pourront plus employer de produits phytopharmaceutique tant pour l'entretien des voieries, des espaces verts, que celui des forêts, des lieux de promenades accessibles et ouverts au public.
Par conséquent, les voies et espaces communaux de Lestelle-Bétharram qui étaient désherbés par pulvérisation de produits chimiques sont donc désherbés avec des brûleurs thermiques, ce qui demande des interventions plus longues et plus fréquentes des employés municipaux.
Cela signifie également que notre regard doit changer et s’ouvrir aux « jolies fleurs » que peuvent donner certaines adventices (plus communément appelées mauvaises herbes), comme le pissenlit, la pâquerette, le plantain… Ceci dit, si vous ne les trouver pas assez jolies à votre goût, poussant entre deux pavés ou votre mur et le trottoir, vous pouvez toujours les arracher ! Ce n’est pas interdit !
En Suède, les plantes adventices se développent à profusion dans les pelouses et les allées. En Hollande, elles s’expriment le long des canaux et en Italie, comme à Venise et à Sienne, elles fleurissent au bord de certains canaux ou des allées pavées sans que personne n’y trouve à redire. En France, déjà de nombreuses collectivités petites ou grandes ont mis en place une nouvelle gestion des espaces verts pour le « zéro phyto » alors pourquoi pas notre commune?