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à Lestelle-Bétharram des années 1950-1960

En liminaire, sachez que nous avons intentionnellement choisi la période 1950/1960 pour relater la vie économique Lestelloise. Je remercie les personnes qui m'ont donné les informations nécessaires à relater cette page d'antan à savoir Mmes Josette Berducou, Lily Vanz et M. Michel Cazenave.

Avec la fin de la guerre, l'économie française repart petit à petit. Les enfants n'étudient pas tous et ceux qui ne peuvent continuer pour obtenir le brevet ou le baccalauréat apprennent un métier. La voiture est un objet de luxe réservé à une certaine catégorie sociale. Les supermarchés et hypermarchés n'étaient pas encore à la mode. Par contre, Félix Potin, La Guyenne et Gascogne, L'Epargne concurrençaient déjà l'épicier du coin. Grand-mère ne savait pas faire du bon café, le Palois Biec, lui, excellait. Même qu'on y ajoutait de la chicorée Leroux! Lorsque nos mères, prises par de nombreuses tâches ménagères, étaient contraintes de ne pouvoir faire une bonne soupe de légumes bien frais, nous devions nous contenter d'un potage Kub. A 16 heures, le goûter réservait du "ya bon Banania" remplacé maintenant par Nutella. C’était une autre époque dont plusieurs Lestellois et Lestelloises gardent une certaine nostalgie.

L'artisanat

Les Lestellois et Lestelloises pouvaient compter sur les services de quatre cordonniers pour ressemeler, ferrer ou réparer talons, talonnettes, travailler le cuir, réparer les cartables d'écoliers...Tout d'abord, Constant Juyoux, qui après les rudes tournées de facteur s'adonnait à ce travail. Successeurs de Bernatou Lacourrège, le père et l'oncle de Jean Lacourrège exercent ce métier de savetier à l'emplacement actuel du parking communal. Catherine Larrouy, mère de Bernard et André, y travaille aussi. Egalement Jean Lacaze, est cordonnier de même que Charles Labes qui oeuvrait au-dessus de l'actuel cabinet médical.
Pas de problème non plus pour trouver un maçon. La concurrence s'annonçait rude avec le spécialiste des caveaux, le renommé Firmin Aris, dit "Gabay", Jean-PéréBacqué, Guido Vanz, Simon Aris qui exploitait également une gravière près du gave (reprise par les frères Aris qui créèrent ensuite une entreprise de matériaux) le père de Michel Duclos, lequel dès son retour du service militaire lui succèdera et enfin, les frères Olympie.
Jules Cazenave, tourneur sur bois, exploite une petite entreprise qui fabrique des articles-souvenir, Plus tard, sous la direction de Jean-François et maintenant de Lionel, des créations voient le jour et sont vendues à Lourdes mais aussi dans toute la Bigorre et les Alpes. Le garde-champêtre, Joseph Camborde (père de Mmes Boiteau et d'Euphrasie Nicolau) répare les sommiers et restaure les meubles, Xavier et Pierrot Nicolau sont plâtriers. Le père de Solange Domengé, Jean Labarthe-Piol, exerce le dur métier de charbonnier alors que le grand-père tresse des paniers en osier. Pour se faire couper les cheveux, pour avoir une coupe à la mode, la famille Lassalle tenait boutique. Gabriel et Marie, puis Louis et Janine, coiffaient les messieurs et les dames. Angèle Latapie, également, exerçait ce même métier.
Joseph Gros, le maréchal-ferrant se situait dans la propriété actuelle de M. et Mme Parrabère. Le réputé Moulin de la Galotte déployait ses ailes au Saillet sous l'œil avisé des meuniers Léon et Jean-Baptiste Cazenave. Emilien Camborde exploitait la scierie. Marie Péré, Jacqueline Labes, Gilberte Mengelatte, Marie Saubatte, les sœurs Berducou, Marie et Georgette, de même que Marguerite et Marie Baradat étaient des couturières fort prisées par ces dames, Constant Labarthe-Piol s'occupait de tailler des costumes pour les messieurs. Sidoine Saubatte, Place Saint-Jean était zingueur, forgeron et plombier. Pierre Lanouilh était peintre en bâtiment. Paul Moerman (qui s'installera artisan en 1972) était le dépanneur à toute heure du jour et de la nuit de tout ce qui touche à l'électricité (bâtiment, télé, radio, machines à laver...).Quant à la menuiserie, c'est le domaine de Paul Arbes. Son successeur sera Lambert Berducou.

Les commerces

Haut lieu de la gastronomie, Lestelle-Bétharram doit cette renommée à plusieurs restaurateurs: Séraphin Hendaye (Hôtel-Restaurant de la Poste, actuellement café de l'Isarce); Chez Dubourg (Hôtel Central) qui quitte la Place Saint-Jean début des années 50, Chez Mesplé (Hôtel des Touristes, actuellement les 4 saisons) qui sera repris par Henri Lartigue qui, plus tard passera le relais à son fils, Claude, chez Arricaud (Hôtel du Béarn) et la Pension de famille du Vieux Logis tenue par Zélie Gaye. Dès son service militaire terminé, son fils, Pierre Gaye assure la relève, avec le succès que l'on connaît.
Les épiceries sont nombreuses: en face de la boulangerie, celle de Pierre Matocq fait également quincaillerie, droguerie...Toujours à la même place, l'épicerie Duclos, la seule qui subsiste est déjà là. A côté de l'église, se situe l'épicerie Palengat tenue par Raymonde, Jean-Baptiste livrant du fuel. Enfin, celle de Riri Camborde tient place à l'angle de la rue De Lattre de Tassigny et de la Rue Henri IV. (anciennement Tilza Cachau).
Chaque ferme vendait ses produits et son lait: Chez Rouland, ferme Joseph Sansguilhem exploitée par M et Mme Gimenez, les parents d'Yvette Aris et Lily Labes), Cablanc, Arouxet, Jean Gros, Carrasquet, également Louisette et Sylvia Péré, Suzanne Aubiès-Lacrouts.
La poissonnerie est l'affaire des frères Péré. Deux boucheries existent : celles de Lacaze qui sera reprise par Berdoulat, Chez Latapie où l'activité est fort intense, surtout en période de pelle-porcs qui occupent au magasin comme en tournée Pierre, Fernand et la grand-mère, Joséphine, cerveau de l'entreprise. La charcuterie (face de la boulangerie de Pierre Bousquau) Grangé puis Lopez offre ses produits régionaux (et locaux) puis connaîtra quelques autres maîtres des lieux tels MM.Capdevielle, Dachary et Lopez-Aguado. Omer Herran, père de Roger, est négociant en vins. Louise Guilhamassé tenait une échoppe de vente de vins. Arrivé en 1942, Pierre Bousquau s'affaire devant le fournil de sa boulangerie (qui deviendra épicerie plus tard) de même que Lassègue qui cèdera son commerce à Coince puis Jourdain. La Biscuiterie Peyrounat concurrence les boudoirs Latapie de Saint..Pé de Bigorre. François Mantis ; le mécanicien, répare toutes les marques automobiles dans son garage qui comporte un poste à essence. Ce garage sera repris, ensuite, par le père de Jacques Domengé.
Enfin, le commerce d'articles religieux battait son plein. Les marchandes de chapelets, Louise et Marie Grabot, Fernande Arzagot, Julia et Marie Rouland, Marie Carrère vendaient cierges et médailles, Marcel Sudre se spécialisait dans la vente de chapelets "montés" par des Lestelloises, Auguste Faivre faisait travailler quelques personnes toute l'année et davantage en été pour réaliser cadres, articles souvenirs...

Et aussi...

Le café, lieu de réunion et de franches rigolades, de Simon et Romélie Aris, les maraîchers Pées, Lucie Bonnasse, (tante de Mme Abreu), le sonneur de cloches Constant Horgues dit "Tarissou", M. Covez, professeur de musique, enseignant le solfège, Michel Bousquau, maquignon, l'assureur Roger Dubertrand, futur maire de Lestelle-Bétharram, la maison Escalé qui assure les transports en autocar, Albert Sudre, chauffeur de taxi, qui pilote une Monaquatre, le Docteur Naudet qui veille sur la santé de ses concitoyens avant de passer le relais au Dr Jacques Labarthe, Chez Becker, le magasin de bric à brac où les crampons côtoient les craies, où les cannettes de fil se mélangent aux fournitures scolaires (anciennement chez Laurentine).
Sans oublier le bureau des PTT, avenue de Bétharram et la Salle de Cinéma (située grande salle de l'école libre) tenue par Mme Gisard où souvent à l'affiche sont programmées des séances de Tarzan, Laurel et Hardy, Eddy Constantine (Lemmy Caution), Don Camillo et l'inoubliable Fernandel.
A l'heure où les élus vont installer les commerçants Place Saint-Jean, nous pouvons constater la diversité et le nombre de commerçants ou artisans qui participaient de la vie économique de notre cité.

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