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Evolution d'une tradition à travers les âges !

Le cimetière de Lestelle ne laisse pas indifférent les lestellois et les lestelloises qui veulent conserver ce lieu dans un état de propreté, par respect pour leurs proches et leurs aïeux qui y reposent en paix. Mais connaissez-vous 1 'histoire des cimetières à travers les époques?

Rompant avec la culture des romains et avec cette coutume d'alors, qui consistait à repousser hors les murs les lieux de sépulture, les laissant hors de la cité, dans des nécropoles, le catholicisme sur lequel la société française s'est fondée, accepte l'inhumation en sites urbains et même, dans certains villages, dans l'annexe même de l'église: le cimetière.

Sous l'Ancien Régime, le principe de l'égalité dans la mort y étant appliqué, les défunts gagnent la fosse commune, ce qui pousse souverains, dignitaires ecclésiastiques, seigneurs et bourgeois fortunés à forcer les portes de l'église pour être inhumés à l'intérieur.
Les cimetières sont jusqu'au milieu du XVIIème siècle des lieux clos et fermés au public, situation rendue nécessaire pour lutter contre les épidémies.
Ainsi la révolution des cimetières se produit dans le dernier quart de ce XVIIème siècle: les cimetières paroissiaux sont progressivement fermés. De nouveaux espaces sont consacrés à l'inhumation des morts.
En 1776, une ordonnance royale interdit définitivement cette pratique dans les églises, mais autorise l'acquisition à titre onéreux d'emplacements particuliers dans les cimetières avec la possibilité d y élever des monuments. A partir de cette date, le cimetière n'est plus le lieu de dépôt des corps mais devient un lieu de commémoration.
La seconde étape se situe à la Révolution où la propriété et la gestion des cimetières sont retirées à l'Eglise et confiées aux communes dès 1790. En 1801, Napoléon confirme cette décision et l'assortit d'une nouvelle réglementation funéraire.
Dorénavant, les cimetières sont ouverts au public. Ils sont situés aux portes de la ville, renouant ainsi avec les principes des Romains. Soumis au principe d'égalité, tous les citoyens doivent y être enterrés, la seule nuance concerne le droit à l'individualisation.
Jardin des morts, le cimetière désormais embelli grâce à des compositions florales et paysagères, devient quelquefois un espace d'agrément pour les vivants: le très célèbre cimetière parisien du Père LA CHAISE, est considéré comme le premier des grands jardins de la capitale, un demi-siècle avant la création des parcs du Second Empire.

Les tombes ne portent au tout début du XIXème siècle aucune trace de recherche artistique ou architecturale. Modestes, elles ne comportent qu'une dalle de pierre couchée ou levée. Rapidement, dans les dix années qui suivent, les créations dues à l'imagination de 1 'homme apparaissent. Mausolées, sarcophages à l'imitation du tombeau de SCIPION à Rome. Bustes du défunt en marbre, bronze ou calcaire, stèles, colonnes, cryptes, chapelles fleurissent dans tous les cimetières français durant le XXème siècle.

Maintenant, chacun prévoit les termes de son grand départ, héritant de la sépulture familiale (concession à perpétuité), ou achetant une concession trentenaire ou pour 15 ans. Rarement, un monument funéraire est érigé. Rarement aussi, un emblème est apposé sur la dalle, symbole choisi de son vivant par le feu. Pour nos générations préparées par notre société de consommation à l'inexorabilité de la fin de vie, la mort est considérée comme un acte de vie.

Principaux symboles trouvés dans les cimetières :

  • Anneau: fidélité
  • Arbre de Judée: ses fleurs apparaissent dès le début du printemps, il est synonyme de nouvelle jeunesse.
  • Arbre de vie ou Thuya: vivez pour moi.
  • Arc-en-ciel: unit le ciel et la terre
  • Cèdre: symbole d'immortalité
  • Cercles: éternité, immortalité
  • Croix: symbole cosmique antérieur au christianisme, union des forces contraires, rencontre des voies horizontales et verticales donnant les quatre directions du monde.'
  • Evangile ouvert : amour divin
  • Flèche: symbole de la prière qui perce le ciel pour monter jusqu'à Dieu. Livre: érudition, dignité, sagesse.
  • Main: autorité, puissance, action, mais aussi protection
  • Olivier: symbole de paix
  • Pomme de pin: sagesse
  • Sablier: l'éternité
  • Soleil et Tournesol: jeunesse, espérance, vérité
  • Trèfle: repos complet, trinité mais aussi revanche, représailles
    Vase: autorité, charité, piété, tempérance

Morts pour la France - Guerre 1914/1918

Chaque année, le 11 Novembre, la Commune de Lestelle-Bétharram honore ses enfants morts pour la patrie. L’instant solennel où le Président des Anciens Combattants cite les noms des soldats tombés au front et inscrits sur le Monument ne peut laisser quiconque indifférent. Voici la liste (hélas ! trop longue) de nos compatriotes morts au champ d’honneur.

Morts en 1914
  • Bordenave Jean-Louis, né à Lestelle, mort le 22/12/1914 à Rossignol (Belgique), 21 ans, Soldat au 3ème Régiment d’Infanterie Coloniale.
  • Castagnet Augustin, né à Lestelle, soldat du 83ème Régiment d’Infanterie, mort à 33 ans, à Châlons/Marne le 07/09/1914 après les blessures subies à La Certine (Aube).
  • Caze-Courrouau Jules, né à Lestelle, mort à 27 ans au combat de Gozée le 23/08/1914, soldat au 49ème Régiment d’Infanterie.
  • Caze-Matocq Jean-Pierre, né à Lestelle, décédé à Géhonville (Belgique) le 22/08/1914, à 23 ans, Soldat au 83ème Régiment d’Infanterie,
  • Couloundou Jean, né à Lestelle, porté disparu le 30/12/1914, (sans autre indication).
  • Faivre Victor, Saturnin, né à Lestelle, décédé le 23/08/1914 à Saint-Vincent Bellefontaine (Belgique), 21 ans, Soldat au 7ème Régiment d’Infanterie Coloniale
  • Juyoux Louis, Célestin né à Lestelle, mort le 22/11/1914 à Abancourt (Lorraine annexée). Soldat de 2ème classe du 212ème Régiment d’Infanterie, il est décédé à 29 ans.
  • Labes Jean, Joseph, né à Lestelle, soldat au 12ème Régiment d’Infanterie mort à Oulches (Aisne) le 20/09/1914 à 25 ans.
  • Ladessus Léon, soldat au 3ème régiment d’Infanterie Coloniale, né à Lestelle et mort le 06/09/1914 à Cloyes (Marne), 21 ans.
  • Lupiac Laloy Maurice, né à Toulouse, Soldat au 7ème bataillon de Chasseurs Alpins, tué en reconnaissance le 08/09/1914 en forêt de Sarre-Etival (Vosges), 23 ans.
  • Marty-Debat Adolphe, Charles décédé le 22/12/1914 devant Perthes les Hurlus, 22 ans, Soldat au 83ème Régiment d’Infanterie.
  • Palengat Joseph, Albert né à Lestelle, mort le 26/11/1914 à Meurival de Neufchatel (Aisne). Il faisait partie du 12ème Régiment d’Infanterie, 3ème Bataillon. Il avait 28 ans.
  • Soumireu Jean-Baptiste, Ernest, né à Lestelle, mort à 21 ans à Saint-Vincent Bellefontain
Morts en 1915
  • Bordenave Jean, Edouard, sergent au 175ème Régiment d’Infanterie, mort le 12/07/1915 à Sedd-Ul-Bahr (Turquie) à 33 ans.
  • Cumoura Irénée, né à Lestelle, soldat au 59ème Régiment d’Infanterie, décédé à l’hôpital, suite aux blessures de guerre, le 08/04/1915, 25 ans.
  • Grousset Jean-Baptiste né à Lestelle, mort le 9/05/1915 à Rochaincourt (Pas de Calais). Mort à 27 ans. Soldat au 88ème Régiment d’Infanterie.
  • Hendaye, Simon, Joseph, né à Lestelle, soldat au 18ème Régiment d’Infanterie, disparu le 25/01/1915 à La Creuste.
  • Lassalle Saint-Jean Jean, Gustave, né à Lagos, décédé le 26/01/1915 à Poissy (Aisne) à l’âge de 30 ans, soldat au 12ème Régiment d’infanterie,
  • Monrepos Pierre, Joseph, né à Lestelle, mort le 25/05/1915 aux tranchées de première ligne du territoire de la commune de Mont Saint Eloy (Pas de Calais. Soldat de 2ème classe du 159ème régiment d’infanterie, à 27 ans.
  • Peyras Joseph, né à Lestelle, mort le 25/01/1915 à La Vallée Foulon à 23 ans. Soldat au 18ème Régiment d’infanterie.
  • Saubatte Jean, Romain, né à Lestelle, mort le 23/06/1915 au champ de bataille de Neuville (Pas de Calais). Soldat de 2ème classe, brancardier au 1er Régiment mixte de Zouaves et Tirailleurs.
  • Soumireu Joseph ; Albert né à Lestelle, mort le 16/10/1915. Canonnier de 2ème classe au 14ème Régiment d’Infanterie, 66ème Batterie, mort à 28 ans.
Morts en 1916
  • Basse Jean, Joseph, caporal à la 43ème Compagnie du 4ème Régiment de marche de zouaves, décoré de la Croix de Guerre pour ‘’avoir payé de sa personne au cours des journées des 21, 22, 23 et 24 Janvier 1916 où sous de violents bombardements, il a maintenu avec le minimum de pertes, la garde de sa partie de tranchée’’. Mort à Louvemont (Meuse), le 15/12/1916 à l’âge de 23 ans.
  • Camborde Auguste, Isidore né à Lestelle, mort à 33 ans, le 10/09/1916 à Fleury près de Verdun (Meuse). Soldat au 283ème Régiment d’Infanterie, 21ème Compagnie,.
  • Cazus Joseph, Denis né à Lestelle, mort le 06/01/1916 mort à l’Hartmannmulerhopl, chasseur de 2ème classe du 7ème Bataillon de Chasseurs à pied. Il avait 24 ans.
  • Grousset Jean-Marie, né à Lestelle, soldat du 212ème Régiment d’Infanterie, mort le 03/09/1916, à 29 ans. Prisonnier à Vaux.
  • Lapuyade-Lahorgue Jean, né à Montaut, Soldat au 283ème Régiment d’Infanterie, mort le 12/03/1916 à Chaumont sur Oise, 31 ans.
  • Lubeigt Jean, né à Garos (64), soldat au 143ème Régiment d’Infanterie, tué le 24/11/1916 à Soyecourt (Somme), 39 ans.
  • Pujo-Sioulot Jean sergent au 12ème Régiment d’Infanterie, 1er Bataillon, 2ème Compagnie, né à Montaut, mort au combat de la côte 304, (Meuse),près de Verdun le 28/06/1916. Il avait 24 ans. Décoré de la Croix de Guerre pour ‘’avoir fait preuve de courage et de sang-froid dans les circonstances les plus critiques.
  • Sansguilhem Michel, Joseph, mort le 10/06/1916 au combat de la côte 304, commune d’Esnes (Meuse), près de Verdun, Caporal au 12ème Régiment d’Infanterie, 1ère Compagnie de mitrailleuses, il avait 25 ans.
Morts en 1917
  • Augé Jean-Baptiste, soldat de 2ème classe au 208ème Régiment d’Infanterie, né à Lestelle, décédé à Craonne (Aisne), au bois de Beaumarais, le 15/04/1917, tué par éclats d’obus à 26 ans.
  • Briulé- Bataillès Rémy, Jean-Baptiste, deuxième canonnier servant au 2ème groupe du 202ème Régiment d’Artillerie de campagne, 24ème batterie, né à Lestelle, mort à 25 ans à l’étang d’Abancourt, près de de Neuvilly (Meuse) le 26/08/1917
  • Camborde Jean-Louis, né à Lestelle, Soldat au 33ème Régiment d’Infanterie Coloniale, tué le 16/04/1917 à la Vallée Foulon (Aisne). Il avait 33 ans.
  • Caze-Matocq Jean-Laurent, soldat du 201ème Régiment d’Infanterie, 6ème Compagnie de mitrailleurs, mort le 27/10/1917 en forêt d’Houthulot, Commune de Veldoeck (Belgique) à l’âge de 37 ans.
  • Charlet Gaston, Jacques, Victor, né à Peyrouse, Adjudant au 249ème Régiment d’Infanterie, tué à Craonne (Aisne) le 05/05/1917, 30 ans.
Morts en 1918
  • Batcrabère Joseph, Albert, soldat de 2ème classe à la 13ème Compagnie du 358ème Régiment d’Infanterie , décoré de la Croix de Guerre, né à Nay, mort au bois de la Ferrière (Aisne), Commune d’Autry. le 06/10/1918 à l’âge de 22 ans.
  • Bira François, soldat de 1ère classe au 234ème Régiment d’Infanterie, né à Lestelle, mort à Hauviné (Marne) le 08/10/1918.
  • Burlotte Jean-Baptiste, Pierre, soldat du 14ème Régiment d’Infanterie, né à Lestelle, est décédé à 28 ans le 1er décembre 1918. Prisonnier de guerre à Ohrenbach, décès déclaré à Steinbach/Kimzelsan le 01/12/1918.
  • Burlotte Michel, Joseph, né à Lestelle, soldat du 3ème Régiment d’Infanterie Coloniale, Prisonnier de guerre dans la maison de Georges Kurladosellest à Ohrenbach, il est porté décédé le 27/11/1918 à l’âge de 25 ans.
  • Caze-Courrouau Pierre, Jules, soldat de la 3ème Compagnie du 401ème Régiment d’Infanterie, né à Lestelle, mort le 29/09/1918, à l’Epine de Dallen. Il avait 28 ans.
  • Cazus Joseph, Gaston, Zéphirin né à Lestelle, soldat de 2ème classe au 306ème Régiment d’Artillerie Lourde, 7ème batterie, trouve la mort à Roye Saint-Georges (Somme), à l’ambulance cinq-soixante huit le 03/10/1918, à 21 ans.
  • Laborde Joseph, brancardier au 369ème d’Infanterie, 13ème Compagnie, a trouvé la mort le 19/10/1918 à Choumy (Aisne). Transporté par l’ambulance 204 du 8ème corps d’armée, il n’a pu survivre à ses blessures, il avait 33 ans.
  • Lassus Jean, Isidore, né à Lestelle, canonnier au 239ème Régiment d’Artillerie, décédé à l’âge de 34 ans le 15/12/1918 à Sarrebourg (Lorraine).
  • Lorteigh Pierre, Joseph, Henri, né à Lestelle, mort à 23 ans à l’Hôpital Villemin de Paris, le 14/08/1918,. Il était soldat au 11ème Régiment de Tirailleurs.
  • Marty-Debat Jean-Alphonse, Adolphe, né à Lestelle, soldat de 2ème classe au sein du 59ème Régiment d’Infanterie, 3ème Compagnie de mitrailleuses, décoré de la Médaille militaire et de la Croix de Guerre décède à l’ambulance trois treize à Bouvillers, canton de Breteuil (Oise) le 17/09/1918.
Mort en 1919
  • Cantonnet Bernard, Joseph, né à Lestelle, Brigadier au 5ème Régiment de Cuirassiers, décédé à l’Hôpital Mixte de Troyes (Aube) des suites de ses blessures le 16/02/1919 à 30 ans.
Sans oublier
  • Buzy-Debat Lucien
  • Chigué Isidore
  • Noebès Marcellin, décédé le 27/02/1918

Pour ces trois combattants, nous ne disposons pas d’informations complémentaires

Michel Corsini

 

Par Raymond DESCOMPS

Sujet d'Histoire

Le moulin de Lestelle, quel intéressant et abondant sujet d'Histoire! Plutôt en trois volumes qu'en un seul. Au moment où disparaissent ses derniers vestiges, nous voudrions simplement rappeler qu'il y a des tranches de vie qui doivent rester dans la mémoire locale, ces archives du cœur.

Dans une bastide essentiellement agricole comme la stela de 1335, le moulin était un moyen de base dans la vie ordinaire. Et le torrent voisin, encore rapide au sortir de la gorge de Saint-Pé-de-Générès, offrait la possibilité d'une chute importante sans la création d'un trop long canal de déviation. La population se mit au travail, et en 1553, la stela avait son moulin, avec la quasi certitude de ne jamais manquer d'eau.

L'administration Royale avait agréé l'entreprise mais "à la charge du fief annuel de 25 écus petits, ou de 25 conques de froment, au choix".
Que se passe-t-il pour que, une vingtaine d'années après, le village cherche à s'en défaire? Difficultés d'exploitation? Mésentente des administrateurs? Manque d'argent pour l'entretien? Gabegie? Le fait est que le 28 janvier 1574 les Lestellois vendirent leur moulin à un riche propriétaire, Jean d'Abadie, seigneur d’Igon, pour 950 écus et un tonneau de vin.

L'expérience du seigneur-meunier ne fit pas long feu, le temps sans doute de vérifier que l'affaire n'était pas rentable. Le 12 septembre 1635, par devant Jean DUCLOS, notaire de Lestelle et de Montaut, notre Jean d'Abadie, vendit purement et simplement au sieur Pierre-Paul de PRUGUE, Prieur de l'Isle, le moulin de Lestelle, avec le canal, l'écluse, la nasse, le taillis, le bernata, garni de vergnes pour l'entretien de la nasse; laquelle vente fut faite pour la somme de 2000 livres.

Pensez-vous que le sieur de PRUGUE allait se reconvertir dans le commerce des farines? Non, mais plus malin. A cette époque et depuis une quinzaine d'années, dans le vallon voisin du Gatarram, sur ces mêmes lieux où le passage des huguenots n'avait laissé que cendres, s'épanouissait une communauté de chapelains-moines-missionnaires. Dès lors, l'affaire du moulin était cousue de fil blanc: par devant le même DUCLOS, notaire, le sieur de PRUGUE, le 13 septembre 1636, passe un contrat par lequel il fait vente du dit moulin et de ses dépendances, en faveur des sieurs Chapelains pour la somme de 2110 livres.
Le registre du Conseil Souverain de PAU a conservé des lettres "portant que les Chapelains de Bétharram paieront 18 livres de fief, au lieu de 24 quarteaux de seigle et de millet pour le fief du moulin par eux acquis d'Abadie de Montaut".

Et voilà comment après le projet de construction d'une grande église et de bâtiments d'accueil annexes, après l'achat et l'affermage de propriétés, après l'acceptation onéreuse de nombreuses donations, après le rôle toléré d'être pratiquement les banquiers des municipalités voisines, le moulin de Lestelle sera, à partir de 1636, un des rouages de l'animation sociale de toute la contrée.
On devine que les Grands Chapelains de Bétharram ne venaient pas inutilement enfariner leurs robes dans le moulin de Lestelle. Ils y installèrent un meunier compétent qu'ils se contentaient de surveiller. Ainsi le 28 août 1789, le meunier fraudeur fût puni d'une amende de 24 livres.

Un fait est certain

Les qualités administratives des Chapelains: "les moulins constituaient pour les Chapelains un bon placement. Le 10 avril 1780, celui de Lestelle rapportait 500 livres en argent et livrait 50 quintaux de froment et 50 de maïs, 50 de millet, plus 5 paires de chapons gras et 2 paires de poulets
Le meunier s'engageait à nourrir deux cochons par an, à moudre le grain des Chapelains et à cueillir la moitié des glands de la chênée de Coutilhon qui limitait le canal". (HL. page 215).

Un fait reconnu

3 décembre 1818, la municipalité de Lestelle s'oppose aux projets du sieur Bourgeacq, papetier, demeurant à Montaut, propriétaire de l'unique moulin existant dans le village... et fait remarquer que:

  1. la banalité est abolie,
  2. qu'à cette époque (avant la révolution) la fraude était punie par les jurats,
  3. qu'en ce temps aussi le moulin actuellement possédé par Bourgeacq appartenait aux Chapelains de Bétharram, qui surveillaient eux-mêmes le meunier, ce qui rendait les plaintes fort rares,
  4. que ces plaintes se Sont multipliées à l'infini depuis que le sieur Bourgeacq est propriétaire du moulin.

Ces résultats n'étaient pas obtenus sans peine. Les difficultés devant lesquelles les propriétaires depuis 1553 avaient abdiqué, il incombait aux Chapelains de les résoudre à leurs frais à partir de 1636.

La protection contre les inondations

Depuis la construction en 1553 le moulin de Lestelle en a vu de terribles, dont l'Histoire nous a gardé quelques souvenirs.

1662
Le pont de bois est bousculé et traîné sur les digues du moulin

1678
Le pont est arraché, avec l'église, le cimetière (Soum det Castet)

1753
La grande barque des Chapelains, servant aux réparations rompit ses amarres et partit à la dérive à travers les saligues

1762
Les digues furent fortement endommagées, les caves inondées.

1772
Le 16 septembre: la plus grande inondation du siècle; il plut pendant 58 heures consécutives. La grande digue barrant tout le gave et construite durant l'hiver-printemps 1662/1663, fut emportée; à Bétharram, 2 mètres d'eau au rez de chaussée, chapelle inondée, murs sapés, ...

1787
Le 25 septembre, une partie de la grande digue reconstruite fut de nouveau endommagée. Les Chapelains demandèrent alors à Jean de Laclède, maître des Eaux et Forêts, l'autorisation de couper dans les bois de Montaut et de Lestelle, 30 chênes et 3 hêtres. Accordé, à charge "de replanter dans les places vides 100 jeunes chênes bien venants, de les faire buter et armer d'épines jusqu'au premier janvier".

1875
Forte inondation.

1937
Le 26 octobre: on peut encore se renseigner auprès des témoins vivants.

Les corvées du moulin

Si les services rendus par le moulin étaient jugés irremplaçables, les réparations et entretien indispensables, par contre, le système des corvées (manobres), généralement admis dans la société d'alors, apparut souvent pénible, parfois insupportable, souvent contesté.

20 mai 1645 :
"Pour le regard des manubres que les habitants de la Communauté de Lestelle doivent fournir pour travailler aux réparations nécessaires du moulin du présent lieu, les dites manubres seront prises et employées en quatre divers fois généralement tant du village que du bourdalat par chacune année, et ne pourront lesdits messieurs de la Chapelle de Bétharram employer les manubres que quatre fois comme dit...".

17 décembre 1653 :
Sommation des Chapelains aux jurats d'exécuter les manoeuvres: Lestelle tenu par le contrat de vente du moulin et par arrêt de la Cour du Parlement de Navarre de contribuer aux manœuvres chaque ann6e pour réparations attenantes au moulin... veulent continuer la digue: somment Lestelle d'envoyer demain des manœuvres"...

Face à une administration de jurats incapables de faire "marcher leur moulin, de façon satisfaisante pour tous, dans un climat de contestation et de procès, à travers le service quotidien ininterrompu (les grèves étaient inconnues), les grands Chapelains administrèrent brillamment leurs moulins durant un siècle et demi jusqu'à la Révolution.

La mola deu molin n'ei com la parpalhola
Que la mort vien segar au cap deu dia brac
La mola deu molin ei de bona gansola
E dus sègles quecau tau copar lo tric-trac.

27/6/1970 - Abbé Jean-Marie GRANGE

Ici s'arrête notre propos, la suite c'est de l'Histoire contemporaine. Les témoins des derniers meuniers de Lestelle sont parmi nous. Jusqu'à ce mois de novembre nous pouvions encore voir quelques vestiges du vieux moulin de Lestelle : un bout de l'ancien canal (baniu), des restes de digue (pierres, pieux du bernata, maçonnerie, travail dû aux manubres des Lestellois).

C'est fini. Les ingénieurs sont passés. Digues et écoulement des eaux du Gave doivent se plier aux besoins de la vie moderne. Plus de digue en V dont la pointe tournée vers la montagne fendait le torrent en deux parties: l'une pour le moulin de Lestelle, l'autre pour le moulin de Montaut. M. Gaston LACAZE, industriel de Montaut, vient de prolonger la digue de Dilenséger jusqu'à la rive de Bétharram. Mais l'eau ne reprend pas tout de suite en aval son cours sauvage: elle cascade dans trois bassins successifs, étagés à 40 centimètres l'un au-dessus de l'autre. On peut, si on veut, appeler cette disposition échelle de poissons. De fait on imagine sans peine que nos truites, après quatre modestes bonds de 40 centimètres, se trouveront 1 m 20 plus haut fort à l'aise dans l'immense plan d'eau de Bétharram.

La réalisation de l'ouvrage, conduite rapidement, sous l'oeil vigilant de M. LACAZE, offre un aspect flatteur pour le touriste qui descend de voiture sur le parking-terrasse de Bétharram. Un attrait de plus pour la ville de Lestelle, en ce point où l'on prend justement la direction du nouveau Camp de Tourisme.

Quant aux promesses de solidité de l'ouvrage, sa robustesse apparente
- on n'a pas lésiné sur la masse du matériel
- attendons pour voir qu'il pleuve 58 heures consécutives!

En regardant notre gave descendre prudemment ses quatre nouveaux plans, notre mémoire remonte au vieux moulin de Lestelle. Du souvenir à la réalité d'aujourd'hui, il n'y a qu'un pas. Le long du chemin du moulin on croit encore entendre le roulement des meules qui écrasent le grain. A suivi le tonnerre des grosses machines qui ont balayé les ruines du dernier moulin de Lestelle. Aujourd'hui, terres, ronces et saules - comblent l'ancien canal du moulin; les lieux sont occupés par une pelouse d'ornement et... une ville!

Si les pelouses fraîchement créées jouent parfois le rôle de cimetières d'oubli, la mémoire des hommes est un berceau de souvenirs vivants. La figure de Léon, CAZENAVE-LASBATS n'a pas été effacée par le passage des bulldozers. Le vieux meunier, mort à 94 ans, a laissé derrière lui un parfum de farine fine, comme celle que Jean-Pierre de Bétharram allait lui demander pour fabriquer des hosties.

Le meunier d'autrefois était plus un artisan qu'un industriel, plus un serviteur qu'un commerçant. Et à l'heure de midi, en attendant que sa meule ait écrasé et finement moulu tout le quartal de froment, il arrivait que Léon offrit aux clients un petit casse-croûte.

Bien sûr, Léon n'oubliant pas la pugnère (ainsi appelait-on le prélèvement de grain en guise de paiement), mais les doigts de sa main étaient souples et plus le client était pauvre, plus les doigts de faisaient courts...

Nous avons peut-être sans le vouloir, rejoint les anciens Chapelains, meuniers d'autrefois.

D'après le P Henri Lassalle

Les alentours de la Chapelle de Bétharram vers 1682

Le premier pont de Bétharram, assez sommaire, était bâti très bas sur le Gave, approximativement en face de la niche que l'on voit encore sur la rive montaltoise. La pente de cette rive droite était assez raide pour rejoindre le chemin de Aguilhous ou le chemin des Barrières (actuelle route de la gare).

Côté Lestelle, le chemin existant - pardon: la route royale – était pratiquement au niveau du pont, porté par les bancs de rochers qui affleuraient à peine au-dessus de l'eau. Ceux-ci sont aujourd'hui immergés depuis la construction de la grande digue, mais à cette époque ils formaient une rive basse et mal protégée des inondations. Aux grandes crues le Gave envahissait la route et rendait le passage impossible.
Un passage existait, inclus dans le domaine des chapelains. En 1684, suite à un différent avec la commune, ceux-ci s'engagèrent à laisser les Lestellois emprunter ce passage lorsque la route royale serait inondée.

Le nouveau pont

1687 : un nouveau pont est construit un peu en amont de l'ancien, là où des masses rocheuses lui assuraient une bonne assise. Il était construit très haut au-dessus du Gave et la configuration du quartier s'en trouva modifiée. Le chemin des Barrières qui se dirigeait à droite vers le vieux pont, fut détourné en direction du pont nouveau. Les autres chemins furent surélevés jusqu'au niveau des nouvelles têtes de pont, moins sur la rive de Montaut, près d'un mètre cinquante du côté de Lestelle. Cela représentait de graves inconvénients pour le monastère dont le rez-de-chaussée menaçait de devenir un contrebas. Par la suite, la route royale fut rehaussée et actuellement il faut descendre plusieurs marches pour accéder au rez-de-chaussée du monastère, aménagé de nos jours en salle d'accueil des pèlerins.

Le pont de pierre débouchait face au chemin du plateau (chemin du Hameau) dit chemin de Gassie Peyre. Transportons-nous à cette époque où le monastère ne s'étendait pas autant du côté de l'Isarce, où le collège n'existait pas et où à l'emplacement de la «Maison Aris» se dressait l'écurie des chapelains.

Le chemin de Gassie Peyre

Le chemin actuel de la Croix des Hauteurs n'existait pas non plus. A sa place était la prairie de Bétérède qui s'étendait depuis le bas de la colline jusqu'à ladite écurie. Cette prairie est maintenant le stade du collège.
Le chemin de Gassie Peyre commençait donc face à la descente du pont. Il passait entre le monastère et l'enclos de l'écurie des chapelains, longeait le pied de la colline (derrière l'actuelle Maison de Retraite), contournait la portion sud du Calvaire occupée maintenant par un verger et se dirigeait en ligne droite vers la croisée des chemins du hameau (Croix des Hauteurs). Ce chemin existe encore dans la propriété de Bétharram.
En 1704, les chapelains, ayant intérêt à relier leur dépendance au monastère, demandèrent aux jurats de Lestelle de leur céder ce chemin sur toute la longueur de leur propriété. En retour ils offrirent de refaire à leurs frais un chemin plus bas, à peu de distance du ruisseau de Batcrabère.
Les jurats acceptèrent cette proposition qui avait pour avantage d'éviter des pentes fort raides. Les chapelains construisirent donc un chemin nouveau dans leur propriété sur une longueur de 160 coudées (80 mètres) et lui donnèrent 12 coudées (6 mètres) de large, ce qui permettait à deux voitures de se croiser et en prirent l'entretien à leur charge. Ils le bordèrent d'un mur et clôturèrent ainsi de ce côté leur domaine.

La suite du nouveau chemin n'avait pas le tracé qu'a aujourd 'hui la route goudronnée. Au départ de celle-ci, après la salle polyvalente, on aperçoit encore le départ du chemin qui, de là, montait en ligne droite vers la Croix des Hauteurs. Il était encore praticable il y a cinquante ans puis disparut sous les arbustes et les ronces. Récemment un défrichage a permis d'y créer un sentier de randonnée qui fait revivre cet antique chemin.

Quant aux Lestellois, ils utilisaient de préférence un petit chemin montant du ruisseau Saint Roch vers le sommet du Calvaire à la station du Saint-Sépulcre (maintenant de la Résurrection).

En 1930, ce chemin a été remplacé par l'actuelle route goudronnée qui monte avec deux virages en épingle à cheveux, adoucissant ainsi la pente pour les voitures... et les piétons. Elle procure aujourd'hui un agréable circuit aux promeneurs qui découvrent ainsi la beauté des sites de notre commune.

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(D'après le P Henri Lassalle)
Pour copie conforme
Père Pierre LEBORGNE

 

 

Par Jutta PEYROUNAT

Autour du chapelet

Le chapelet est connu en occident depuis le XIIème siècle, mais nous le connaissons sous sa forme actuelle (5 Notre Père et 5 fois 10 Ave Maria) que depuis le XIVème.
Ces « fils ce prière » étaient bénis, et si l’on venait par exemple à vendre un chapelet offert, cette bénédiction se perdait.

Les chapelets étaient alors des « talismans » de premier ordre. On les utilisait lors de processions, de mariages et d’enterrements (pratique que l’on peut encore retrouver de nos jours).
Ils protégeaient contre le mal : les mauvais esprits s’enfuyaient à leur vue, on pouvait les suspendre dehors pour demander un temps favorable, les femmes enceintes les portaient pour faciliter la naissance à venir, ils étaient également placés dans les langes des bébés pour qu’ils deviennent de bons chrétiens. L’énumération pourrait continuer, mais venons en à la place du chapelet dans la vie de Lestelle-Bétharram.

Bétharram était en effet un haut lieu de pèlerinage depuis le XVIIème, en fait depuis le renouveau du catholicisme en Béarn (début XVIIème ) et c’est dans ce contexte que le chapelet a naturellement pris une place prépondérante, aisé en cela par la présence importante de matière première : le buis, dans les forêts ossaloises. Ce buis était coupé en barres et transporté sur des charrettes attelées de chevaux ou de mulets (plus tard en train) jusqu’à Montaut où se trouvait l’usine de Thomas Navarre qui les transformait en perles.

La vente de chapelet a réellement pris un essor au XIXème avec l’apparition de la Saint Vierge à Lourdes.
Sa fabrication devint bientôt une activité importante pour nombre de villages de la région, et Lestelle ne fit pas exception à la règle.
Au XIXème et début XXème , presque toutes les Lestelloises fabriquaient des chapelets, notamment les ateliers (Cuyaubère à Igon, Navarre puis Lartigau à Montaut ou Latanne à Lestelle).

Seules quelques paysannes avaient trop à faire pour prendre part à ce travail à domicile ce qui ne les empêchait pas d’aller le soir venu, enfiler quelques perles et faire causette chez la voisine.

Quelques noms de chapelières restent dans les mémoires : Fernande ARZAGOT, Agnès BORDENAVE, Anna et Marie BURLOTTE, Justine CAZEROLLES, Héléna CHOURRET, Marcelline COULOUNDOU, Léontine COUSTET, Justine DOMENGÉ, Marie et Louise GRABOT, Marie LABES, Julie LATANNE, Clotilde MALAGANNE, Ernestine PRIM, Prospérine PRIM, Julia et Marie ROULLAN, Juliote SANSGUILHEM, Marie SUDRE et bien d’autres.

On allait chercher perles, fils, médailles et croix dans la « maison du chapelet » à Montaut ou Lestelle et au travail ! Il fallait couper les fils, enfiler les perles, courber les chaînons. Une bonne travailleuse fabriquait jusqu’à cinq douzaines de chapelets par jour. Toutes étaient équipées de petites pinces, les « Alicates », qui mesuraient en 8 et 12 cm de long, et avaient les bouts arrondis afin de bien pouvoir enrouler les chaînons.

Tour pour la fabrication des perles La réparation des alicats était le travail des hommes, citons Joseph GROS, Irénée SAUBATTE et le garde champêtre Joseph CAMBORDE.
Les chapelets étaient faits en perles de buis lisses ou « guilloché » (sculpté), en nacre ou parfois en noyaux d’olives pour ceux des moines. Les croix aussi étaient en buis. On se servait de fils en fer, en cuivre ou en laiton.
Les chapelets étaient vendus dans la région, puis dans toute la France et enfin exportés à l’étranger.

Avec les pèlerinages à Notre-Dame de Bétharram, se sont installés aux alentours des cabanons et « boutiques » où se vendaient des objets de piété et notamment des chapelets.

Certaines femmes de Lestelle allaient vendre ces chapelets, ces médailles, des petits bibelots, quelques bijoux et même parfois des cailloux du Gave.

our pour la fabrication des perles Ces cabanons et boutiques étaient installés le long de la route ainsi qu’un café et un petit bistrot du côté du Gave.
Dès que les charrettes de pèlerins arrivaient (et plus tard les voitures) les femmes se jetaient littéralement à l’assaut de ces pèlerins afin de leur vendre leurs marchandises en criant à qui mieux mieux. Il y eut des disputes et des « histoires » mémorables, surtout sur les berges du Gave, et quand, en 1939 avec la construction du nouveau pont on jeta ces boutiques à l’eau, un vent de soulagement souffla sur Bétharram.
Restaient alors les cabanes du côté du calvaire qui doublaient ou triplaient leur nombre au moment des fêtes de la Sainte Vierge.
Les femmes de Lestelle s’y rendaient alors avec des sortes de charrettes sur deux roues et dépliaient sur place une bâche afin de se prémunir d’éventuelles intempéries.

Puis vint la guerre et avec elle la diminution puis l’arrêt complet des commandes de chapelets.
Il reste maintenant une boutique devant la Chapelle, et quelques grands-mères qui se souviennent …

Un grand merci au RP DESCOMPS pour ses conseils, à Marie ROULLAN-PASQUINE et Justine CAZEROLLE pour leurs souvenirs.

Cherchez et découvrez Lestelle Betharram dans ces cartes :

Cartes anciennes de Lestelle Bétharram - Le Pais de Bearn

Le Pais de Bearn
Nicolas Sanson, (1600-1667).
"Gouvernement général de Guienne et Guascogne et pays circonvoisins". Lestelle n'y figure pas encore mais la carte et l'histoire vaut son coup d'oeil. BNF
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Cartes anciennes de Lestelle Bétharram - La carte du BéarnLa carte du Béarn
Guillaume Delisle, (1675-1726)
Carte du Béarn de la Bigorre de l'Armagnac et des pays voisins. BNF
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Cartes anciennes de Lestelle Bétharram - Carte générale des monts Pyrénées et parties des Royaumes de FranceCarte générale des monts Pyrénées et parties des Royaumes de France
Carte de Roussel (16..-1733) - Carte de l'ensemble des Pyrénées commandée par le Régent à des fins militaires, levée à partir de 1716 par Roussel, ingénieur du roi et La Blottière, un autre ingénieur géographe. Carte gravée en 1730, à l'échelle du 1/330000.
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Cartes anciennes de Lestelle Bétharram - Partie méridionale du gouvernement de GuiennePartie méridionale du gouvernement de Guienne
Gilles Robert de Vaugondy, (1688-1766).- Partie méridionale du gouvernement de Guienne où se trouvent le Condomois, la Chalosse, le pays de Soule, le Labour, l'Armagnac, les Landes, le Cominge, le Bigorre, le Conserans etc ; Gouvernement de Basse Navarre et Bearn.BNF
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Les cartes "Cassini"
Cartes anciennes de Lestelle Bétharram - Les cartes "Cassini"  1
César-François Cassini, (1714-1784).
Jean-Dominique Cassini,
(1748-1845).
C'est à l'initiative de Louis XV, qu'est levée la première carte géométrique du royaume de France.
La "carte de Cassini" est la plus ancienne des cartes de la France entière à l'échelle topographique.
Les levées commenceront en 1760 et se termineront en 1789.La publication sera retardée par les évènements de la Révolution pour n'être achevée qu'en 1815.Quatre générations de Cassini se seront donc consacrées à la réalisation de la carte qui mérite de porter aujourd'hui le nom de cette famille.
Cartes anciennes de Lestelle Bétharram - Les cartes "Cassini"  2La "Carte de Cassini" a rendu de grands services et a été utilisée jusqu'au milieu du siècle dernier. Elle a été remplacée progressivement par la "Carte d'Etat-Major".
La carte de Cassini servira de référence aux cartographies des principales nations européennes pendant la première moitié du XIX° siècle.

Voir la première édition
Voir la seconde édition

Carte de Cassini de Lestelle Bétharram :
sur www.gencom.org
Légendes des cartes de Cassini

Le cadastre Napoléonien

Cartes anciennes de Lestelle Bétharram - Le cadastre NapoléonienLa loi du 15 septembre 1807 donna naissance au cadastre parcellaire appelé communément « napoléonien », composé d’états de sections, de matrices de propriétés bâties et non bâties, et de plans. Napoléon voulait en faire à la fois un instrument juridique, pour établir la possession du sol, et un outil fiscal qui permettait d’imposer équitablement les citoyens aux contributions foncières.
La rénovation générale des plans cadastraux napoléoniens fut prescrite par la loi du 16 avril 1930, en raison de la transformation du paysage foncier. Elle n’intervint effectivement que quelques années plus tard, entre 1950 et 1970. Les plans napoléoniens ont donc été une référence pendant plus d’un siècle.

8 planches sur la commune.
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Cartes anciennes de Lestelle Bétharram - Les Basses PyrénéesLes Basses Pyrénées
Victor Levasseur
Atlas National illustré publié par A. Combette en 1852.
lien Voir la carte (PDF)

L'événement
Le devoir de mémoire

L'événement

Le 13 juin 1935, un tragique événement s'est produit à Lestelle-Bétharram.
Le 13 juin, à l'aube une rumeur… des personnes passent, pressées, muettes; elles gravissent la côte raide qui mène sur la ligne des hauteurs, au flanc du Calvaire.
Un avion du 36ème de Pau, venant d'Istres, s'est écrasé dans le brouillard. Le lieutenant Carayon et le sergent-chef Meilhe ont été tués. Sur la carte du bord, tâchée de sang, une ligne bleue marquait l'itinéraire Istres- Toulouse - Rabastens -Pau. Ils étaient partis quatre pour ce vol de nuit. Il avait été décidé qu'en cas de brouillard, les grands oiseaux se poseraient à Toulouse. Toulouse passé, le brouillard est apparu. Trois ont fait demi-tour, le quatrième...
Le brouillard? Une panne d'essence? Le lieutenant serrait encore à la saignée du bras gauche sa lampe électrique.
On juge de l'émotion qui étreignit nos élèves. Il y a en a tant parmi eux qui rêvent d'ailes et d'ascensions!
Le soir, les grands sont montés sur les lieux. Une voiture sanitaire avait transporté les cadavres à Pau. L' « horrible mélange» des restes de l'oiseau étaient encore là. Longuement ils ont « médité» à leur manière; tous ont voulu garder de ce spectacle le plus humble souvenir: bout d'étoffe, bout de bois, bout de fil...
Tel, qui demain sera pilote, avait mis la main sur l'altimètre; mais la police et l'armée veillaient.

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La Galotte

Lorsque nos aînés nous parlent de la Galotte et de son moulin, nous apercevons dans leur regard cette lueur qui leur rappelle des lieux idylliques de même que des souvenirs de jeunesse inénarrables
Mais, au fait, savez-vous tous ce qu’ils dénommaient ainsi et où se situait le moulin ? Ce dernier se trouvait à proximité de l’actuelle salle des fêtes, là où l’on peut voir un parterre de pelouse (bordure du chemin du Vieux Moulin). Son alimentation en eau provenait d’un bras du Gave, appelé « Canal du moulin ». Deux ou trois vannes permettaient d’évacuer ou d’alimenter l’eau nécessaire au fonctionnement du moulin, celui-ci ayant besoin d’un certain débit pour travailler.
Attardons nous sur l’histoire de ce moulin. Sa construction est attaquée en 1553. Le 28 janvier 1574, on trouve trace de sa vente à Jean d’Abadie, Seigneur d’Igon, qui se rend acquéreur pour 950 écus et un tonneau de vin. Le nouveau propriétaire le rebâtit l’année suivante (1575) et il grave son nom de même que cette date sur un linteau ouvragé que les plus anciens parmi nous ont pu contempler à loisir.

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